Uyuni - San Pedro de Atacama (16-18 juin)

16 juin : Uyuni – San Juan

Aujourd’hui, on commence notre circuit de 3 jours autour du Salar d’Uyuni et du Sud Lipez avec Jesus, notre chauffeur de Collca Tours, l’agence avec qui nous avons fait affaire hier et nous a été recommandée par Aurore et Pierre

On a finalement décidé avec Basilia (la sœur de Jesus) de partir plus tôt que l’heure prévue (9h au lieu de 10h30) pour essayer de précéder le flot de gens qui vont partir sur le même circuit que nous. Eh oui, qui dit belles choses à voir dit beaucoup des gens, surtout quand le jeu consiste à s’assoir dans un 4x4 pour aller voir le beau site.

Comme sa sœur que nous avons rencontré hier (et qui est là encore ce matin), Jesus nous parait très gentil, très attentionné avec les filles.

Le 4x4 qui nous amènera est un beau Toyota Land Cruiser « 40^ième anniversaire » , on peut y charger toutes nos affaires.

Il vient à notre hôtel à 9 heures le matin pour charger nos bagages, régler quelques affaires, prendre le pastel de choclo « maison » pour le repas du midi puis en route pour notre première journée !

Première étape au cimetière des trains au bout de quelques kilomètres où des dizaines de vielles locomotives à vapeur sont entreposées. Ces trains servaient au transport des minerais extraits des mines alentour. On peut grimper sur de vieilles locos… Les filles s’amusent bien mais très vite, un grand nombre de touristes (comme nous, hein !) arrivent, et on se dit qu’il vaudrait mieux enchaîner sur la suite si on ne veut se trouver entourés par la masse pour reste de la journée…

Quelques kilomètres plus loin, Jesus s’arrête près de petites mares d’eau bouillonnante. On appelle ça des « ojos de sal », dus à une réaction chimique entre les différents minéraux contenus dans le sel. Cela entraîne un dégagement d’oxygène, d’où le bouillonnement…

On s’enfonce ensuite encore dans cette immensité blanche horizontale qui s’étend à perte de vue.

On peut avoir l’impression de rouler sur un tapis de neige mais Jesus me confirme que le sel est au contraire très « accrocheur ». Les montagnes bordant ou au milieu du salar semblent être des îles dans cet océan blanc.

On stoppe un moment pour observer comment le sel cristallise en surface : de grands hexagones à perte de vue. A cette occasion, Jesus en profite pour nous montrer ses talents de photographe : en étoile, à cheval sur une bouteille, etc. On se rend compte à cette occasion que le sel est super froid. Eh oui, blanc, il renvoie toutes les radiations lumineuses !!!

Encore quelques kilomètres et on arrive à notre étape pour la pause-déjeuner : l’île aux cactus ou Inca Huasi, maison de l’inca. Là encore paysage assez irréel que cette petite île peuplée de centaines de cactus de plus de 2 mètres de haut. Quand on sait que les cactus poussent de 3 à 4mm par an, on imagine le temps qu’il a fallu pour que ce décor se mette en place !

On profite de cette pause pour faire l’ascension de l’île. Jesus se change en ange gardien pour moi (Nadj), il m’offre un peu (ou beaucoup) d’appui quand les sections du sentier se font plus rocailleuses. Jesus prendra ce rôle très assidument pour le reste de nos 3 jours passés avec lui. On arrive au sommet 10 minutes avant la foule des autres touristes, bien vu le départ à 9h et non 10h30 !

On repart ensuite pour finir notre traversée du Salar d’Uyuni en rejoignant son bord Sud.

On arrive ensuite très vite à notre destination pour la première nuit : l’hôtel de sel de San Juan. Je ne suis personnellement (Nadj) pas transcendé par le concept. Tout est très blanc et froid. On a prévu des habits en polaire en nombre, ça tombe bien !!! Maria, la fille de la cuisinière, passe la soirée avec nous, et on lui apprend à jouer au UNO.

17 juin : San Juan – Laguna Colorada

On poursuit notre périple vers la frontière Bolivie-Chili. On quitte notre refuge où le petit lac devant notre hôtel est un peu glacé et en route pour le désert du Sud Lipez et ses lagunas altiplanicas : Laguna Cañapa, Chiarcota, Hedionda pour finir avec la Laguna Colorada. Chacun de ces lacs à ses particularités en fonction de son aspect, sa couleur, et sa faune.

Nous rencontrons aussi les habitants des hauts plateaux : llamas, vigognes, renard et flamants roses de 3 sortes : James, Chili et Andins. Ces derniers passent la majorité de leur temps le bec dans l’eau, en quête que micro-organismes (artémis) qui les nourrissent et leur donne leur couleur.

 L’écosystème est bouclé : les excréments des flamants nourrissent des micro-algues, qui nourrissent à leur tour les artémis, riches en bêtacarotène, qui sont finalement ingurgités par les flamants. Leur bec contient un filtre qui leur permet de conserver les micro-organismes et de rejeter l’eau aspirée.

Notre premier arrêt nous permet d’escalader les roches découpées au pied du volcan Ollague.

 Nous continuons notre chemin et notre montée vers les lagunes typiques de l’altiplano ; le vent s’est levé et ça caille sec ! Les flamants restent eux imperturbables, le bec dans l’eau.

 Jesus nous a concocté un petit repas chaud qui tombe à pic, et que l’on mange dans un refuge à l’abris du vent, au bord de la lagune Hedionda, chargée en soufre.

Après la traversée du désert de Siloli, où on compatit avec deux cyclistes dans le vent et la poussière de la piste ensablée…

Nous arrivons au pied de l’arbre de pierre, symbole du Sud Lipez (formation en lave pétrifiée, ignimbrite, sculptée par le vent).

La fin de la journée est marquée par l’arrivée au pied de la laguna colorada, dont la couleur rouge provient d’algues, et est renforcée par la présence de borax (sel blanc) sur les berges du lac.

Nous arrivons enfin à notre refuge (où il faut aussi froid que dehors), à plus de 4300m d’altitude. Les filles sympathisent avec la cuisinière, ce qui nous permet de passer la soirée au coin du feu et de nous sentir un peu moins « touristes ». Jesus partage avec nous des souvenirs d’expéditions passées et des vidéos expliquant les traditions de la région (découpe du sel dans le salar, fabrication de la chicha, etc)… et nous prépare de petites bouillotes pour réchauffer nos sacs de couchage. Nous sommes tellement couverts qu'au final on a du mal à bouger mais on dormira bien !

 Il fignole aussi quelques réglages pour évite que notre 4x4 nous lâche le lendemain. Dans le froid et le jour tombant. Respect...

18 juin : Laguna Colorada – San Pedro de Atacama

Réveil à 4h45, dans le noir et dans le froid… un thé bien chaud et des pancakes nous attendent déjà.

Jésus charge les bagages et les filles encore dans leurs sacs de couchage, direction les geysers de Sol de mañana, que l’on atteindra au lever du jour, à 6h du matin et 5000m d’altitude.

Il s’agit en fait de fumeroles de vapeur d’eau, chaude, qui contrastent dans le froid du soleil levant. Le bruit est impressionnant !

Nous amorçons doucement la descente, en nous arrêtant à des sources chaudes alimentant une belle lagune, puis au désert de Dali avant de rallier les lagunas verdes et blancas au pied du volcan Licancabur.

Nous arrivons à la frontière au milieu de nulle part et une jolie queue en plein vent à plus de 4000m nous attend... Jesus fait tranquillement passer Nadj devant tout le monde en raison de sa maladie (pendant que le reste de la famille attend au chaud dans la voiture) et c’est à ce moment que l’on se rend compte que le visa en Bolivie était de 30 jours et non de 3 mois comme on le pensait… Nous sommes rentrés le 19 mai et sortons le 18 juin… OUF !!!! en même temps on a eu un peu de rab’ car les douaniers ont tamponné tous les passeports à la date du 17 juin !

 La descente sur Atacama se fait sans soucis dans un beau van tout neuf et sur une route goudronnée.

La douane Chilienne ressemble moins à la foire d’empoigne du côté Bolivien, et on a un joli reçu électronique à conserver avec notre passeport. Cette fois-ci on peut rester 3 mois dans le pays !

Seule mauvaise surprise au tableau : la « cabaña » que l’on a loué pour une semaine est sans confort, sans isolation ni chauffage et surtout sans WIFI alors que l’annonce le spécifiait. Tant pis il faudra faire avec.