Sucre - 29 mai au 12 juin

Plutôt accidenté comme parcours... :

(Babé): Après une bonne nuit dans le bus (!!!), où j'ai plusieur fois pensé "the driver is on a mission", en voyant l'état de la piste qui relie Samaipata à Sucre...

En fait il s'agit d'une piste en terre relativement lisse mais très accidentée et avec de beaux remblais de terre sur chaque côté (ou des tas de pierres). 

Une petite vidéo tourné par Babé au milieu de la nuit résume bien l'ambience par temps sec. Respect au chauffeur !!

On the road Samaipata-Sucre.

Agathe et moi nous sommes réveillées un long moment vers 2heures du matin, et la route était entourée de cactus géants.

L'arrivée à Sucre s'est passée comme sur des roulettes. On récupère nos sacs, couverts de terre, on monte dans un taxi et à l'arrivée Anna, notre hôte nous attend. L'appart est super !

Un grand salon, une cuisine équipée, une machine à laver ( !), deux belles chambres, un petit bureau, une terrasse donnant sur un joli patio fleuri et une salle de bain avec de l’eau chaude (qui reste chaude pendant toute la durée de la douche !).

Après un bon petit déjeuner à la française, on se repose un peu, puis Ana nous propose d’aller nous balader à la Recoleta avec Ringo (son chien) et Sebastian (son neveu de 9 ans).

C’est à côté, mais il faut monter une belle volée d’escalier et on sent qu’on est à 3000m d’altitude…

Là haut, c’est magnifique. La ville blanche de Sucre se découpe sur un ciel bleu intense, et est entourée de montagnes sèches et désertiques.

Ana était guide de tourisme et nous raconte l’histoire du quartier :

-          la messe en quechua le matin à 6h,  la messe des enfants le dimanche à 10h (à laquelle on assiste en partie)

-          le couvent transformé en école où les Franciscains éduquent les enfants de familles aux revenus les plus modestes de la ville (à priori l’une des meilleures écoles de Sucre).

-          Les maisons « indigènes » en pierre ou brique pour les fondations et en adobe au dessus (excellent isolant thermique), en grande partie détruites ou recouvertes de « blanco sucio » (chaux) par les espagnols à l’époque de la colonisation

-          L’existence d’une balade au sommet du cerro Churuquella qui domine la ville et appartient à l’église catholique

-          …

Mais on perd Ringo (qui en fait était resté à l’intérieur de l’église pour la messe des enfants) et donc on rentre à la maison. Les filles sont invitées à aller jouer avec Sebastian… Elles y resteront jusqu’à ce qu’on aille les chercher pour manger. Camille a joué avec lui au circuit de voitures et Agathe y a déniché un vieux « J’aime Lire ».

En allant faire les courses, je (Babé) vais en centre ville et les rues bâtiments coloniaux sont magnifiques, blancs et majestueux. Je rentre avec plein de victuailles (y compris du camembert et du roblochon « Industria Boliviana ») et la découverte d’un collège Montessori à 10 minutes à pied de la maison – voir le post dédié.

Pour compléter les grosses courses, à tous les coins de rues il y a des « tiendas » qui servent à peu près de tout sauf les fruits et légumes et dans lesquels on ne rentre pas : on demande à la mamita derrière la grille ce qu’on veut et elle nous le déniche avec le sourire dans son cafarnaüm.

J’ai mes petites habitudes dans l’une d’elles, chez qui il reste toujours du pain, et au bout de 4 jours quand Nadj est allé chercher le pain du soir, elle lui a fait remarquer qu’il était « solito ».

Entre les enfants et parents d’élèves qui nous disent bonjour dans la rue et les mamitas qui connaissent nos habitudes, on se sentirait presque « intégrés ». Bon, difficile de cacher qu’on sera toujours des gringos, même si on changeait notre garde-robe de voyage contre des vêtements de ville !!!

Comme les filles vont à l’école le matin,  nous profitons de ces moments pour :

-          Aller au musée de l’art indigène, avec de superbes pièces tissées dont la réalisation peut prendre jusqu’à 3 mois de travail à un(e) artisan(e). La qualité et la finesse des détails sont impressionnants.

-          Monter au Cerro Churuquella – il s’agit en fait d’un chemin de croix, dont le sommet s’approche des 3100m (!) et offre une belle vue entrecoupée d’eucalyptus sur la ville de Sucre.

-          Compléter le blog ( !)

-          Organiser les prochaines étapes du voyage et notament la traversée du salar d’Uyuni et du désert d’Atacama.

Vendredi, les filles finissent l’école un peu plus tôt et on part en pique nique au parc Bolivar de l’autre côté de la ville… Surprise ! Une ENORME MEGA GIGA COOL aire de jeux sur le thème des dinausaures nous attend ! On peut faire du toboggan à 3 d’un coup sur la queue d’un diplodocus en béton ou grimper aux échelles horizontales en forme de squelette de dinosaure :-)

Il faut dire qu’à Sucre, lorsqu’une ancienne usine a été démantelée, 7000 empreintes de dinosaures ont été découvertes dans une plaque d’argile aujourd’hui verticale… Ce sera le but de notre sortie du samedi !

Camille a longuement discuté à ce sujet avec Siri (l’Intelligence Artificielle de l’Iphone) qui n’absolument rien compris et ne nous a proposé que des séances de cinéma sur les dinosaures.

Au parc, nous avons aussi vu des jeunes filles Boliviennes qui crochetaient / brodaient / cousaient en bavardant à l'ombre, et une aire de jeux aménagée pour les enfants handicapés. Parfois la France devrait prendre exemple sur des pays "moins développés" !

Message de Camille du 3 juin:

"J’ai adoré être à l’aire de jeu. J’ai fait du toboggan avec Nadjean et Agathe. En faisant du toboggan on a fait n’inporte quoi. En rentrant Nadjean s’est arrêté prendre une photo. Babé Agathe et moi nous avons attendu, ça n’a servi à rien de l’attendre car Nadjean était parti par un autre chemin. Heureusement on s’est tous retrouvés à la maison !"

Samedi 4 Juin

 Aujourd’hui, on a la journée pour nous (pas d’école) donc on décide de faire un saut en arrière de quelques (68) millions d’années !! Plutôt que de prendre le bus dédié « special gringos » à Bs.15 par personne pour aller au Parque Cretacico, on prend une ligne de bus de ville « normale » (Bs.4 pour nous 4).

Du coup, on visite les quartiers de Sucre, chacun spécialisé dans un type de commerce : meubles, vêtements, électronique, pièces de voiture… Evidemment, le stock de chaque magasin est en exposition sur le trottoir. On entre aussi pour la première fois dans un de ces petits bus qui sont les bus de ville ici et dans d’autres villes qu’on a visité (Santa Cruz). Plutôt confortable en fait quand c’est pas bondé ! Pas d’arrêt, on monte et on descend du bus quand il nous voit (pour monter) ou quand il s’arrête dans le trafic. La porte est ouverte donc aux premières loges si un véhicule devant dépasse les limites d’échappement, s’il y en a…

Après une petite heure de bus, on arrive au terminus de la ligne, et tout près d’un grand bond en arrière dans le temps : eh oui, à Sucre, sur le site de Cal Orko, une entreprise (Francesa) taillait tranquillement dans des strates de sédiments pour faire du ciment. Sauf que, par chance, la matière première n’était pas de qualité suffisante pour faire un bon ciment. Francesa a donc arrêté l’exploitation et déplacé ses équipements de carrière sur d’autres sites…

Et la pluie a fait son œuvre, nettoyé les strates de la poussière due à la carrière.

Au bout de quelques temps sont apparus, sur le mur, des empreintes énormes !

 Au début, les gens de la carrière croyaient à une immense blague, sauf que vu le nombre d’empreintes (5000 puis 7000, aujourd’hui 12000), la blague paraissait assez énorme. Ils ont donc fait venir des experts américains pour déterminer l’origine de ces traces.

Leurs conclusions furent sans appel : ces traces étaient des empreintes de dinosaures, faites il y a 68 millions d’années quand cette strate était le fond argileux d’un lac sur le chemin d’une migration de t-rex et autres diplodocus !!

Et aujourd’hui, les hasards de la tectonique des plaques et de l’exploitation industrielle font qu’on retrouve cette strate à l’air libre, à la verticale et…disponibles à l’observation !! Assez bluffant!

Et depuis, même  les enfants font des empreintes dans les murs qu'ils grimpent à Sucre !!!

 Quelques autres images prises lors de nos balades quotidiennes...